À quoi ressemble le couvert forestier dans Roussillon ? Quels types de développement sont proposés ? Quelle est la valeur du Corridor vert ? Quels seraient les impacts de ces développements sur les milieux naturels ?
À quoi ressemble le couvert forestier dans Roussillon ?
À presque plus de forêt
Selon les plus récentes données de GéoMont1 le couvert forestier de la MRC de Roussillon aurait perdu 860 hectares entre 1999 et 2017, soit l’équivalent de 1 720 terrains de Football (LNF)
En 2017, le couvert forestier ne représentait plus que 5,9% du territoire de la MRC de Roussillon
En 2017, il ne restait que 2 394 hectares de forêt sur le territoire de la MRC de Roussillon.
Quelle est la valeur du Corridor vert de Châteauguay-Léry?
Très haute valeur
La richesse écologique du Corridor tient autant à sa diversité qu’à sa superficie. Sa mosaïque des différents milieux boisés, humides ou en friche en fait un écosystème unique dans le Grand Montréal et un des plus riches du Québec
La richesse unique de ses milieux boisés et ceux en friche arbustive n’est plus à démontrer. Les différents inventaires réalisés au cours des années nous apportent la preuve de la très haute valeur écologique de ces milieux
- 38 espèces de plantes rares ou très rares
- 125 espèces d’oiseaux
- 316 espèces de champignons macroscopiques (22 espèces très rares)
- 150 espèces de mousses (2 très rares) et plus de 20 espèces de lichens identifiées à ce jour,
- Des grenouilles, des salamandres, rainettes et autres amphibiens
- Et toutes les formes de vie microscopiques qui animent les sols dont la science commence à peine à en découvrir l’utilité, voire la nécessité
La valeur des services écologiques rendus par le Corridor
- Comble un grand déficit d’espace de récréation, de loisirs en nature pourtant indispensables aux citoyens
- Absorbe d’énormes quantités de CO2 et de particules néfastes pour la santé respiratoire et cardiaque
- Offre un laboratoire unique pour les étudiants
- Joue un grand rôle de régulateur de ces eaux de pluie qui seront de plus extrêmes. Ces milieux naturels absorbent, retiennent, relâchent les eaux de pluie. Ils permettent la recharge des nappes phréatiques tout en protégeant les quartiers résidentiels situés « en bas de la côte » à Léry.
C’est certain que ces services rendus valent très cher. Il est difficile d’y mettre un prix. Mais nous pouvons convenir qu’un grand parc naturel accessible aux citoyens ajouterait beaucoup à l’attractivité d’une région.
Quel type de développement est proposé dans ce projet de règlement?
PR-215 : Deux approches proposées
Dans les aires de conservation viable, les règlements actuellement en vigueur limitent la construction de résidences dans à 0,5 unités de logement à l’hectare afin de minimiser l’impact sur les milieux naturels. Le projet de règlement 215 ajouterait deux approches pour permettre du développement.
- Approche de type Villégiature sans service : Une clause d’exception
Il n’a pas été dit que cette approche proposée ferait exception sur tout le territoire de la MRC de Roussillon.
Ce modèle de développement nécessite de construire sur de grands terrains afin de permettre l’aménagement des installations sceptiques et irait à l’encontre des orientations gouvernementales en matière de lutte à l’étalement urbain.
Cette approche permettrait aux promoteurs de développer 70% de la superficie de leurs terrains soit un total de 13 344 019 pieds carrée ou l’équivalent de 250 terrains de Football en milieux naturels disparus ou très lourdement perturbés.
- Approche de type « Growing Greener »
Il n’a pas été dit qu’en aménagement de territoire cette approche « Growing Greener » a été élaborée pour être mise en application sur de vastes territoires peu développés. Cette approche est notamment proposée à Sutton en Estrie, où la forêt couvre 83% du territoire (20 727 hectares).
Cette façon d’aménager un territoire n’a surtout pas été élaborée pour gruger le tout dernier bout de forêt restant sur un territoire presqu’entièrement développé!
L’approche « Growing Greener » proposée par le projet de règlement 215 permettrait aux promoteurs de développer 45% de la surface de leurs terrains en y construisant 14 logements à l’hectare. 8 578 000 pieds carrés de forêt serait donc détruits ou l’équivalent de 178 terrains de Football.
Quels seraient les impacts de ces développements sur les milieux naturels ?
Catastrophiques!
Les terrains visés par ce règlements sont situés au cœur même du boisé et dans les sections les plus riches en biodiversité.
L’application de ce règlement entraînerait la destruction totale d’une portion très importante (entre 8 millions et 13 millions de pieds carrés) de cette forêt.
De plus, la fragmentation des boisés ainsi que l’effet de lisière entraînerait un appauvrissement important de la biodiversité des milieux naturels soit disant « épargnés » par le développement. Tous les aspects néfastes de la fragmentation des forêts et les effets de lisière sont largement documentés dans la littérature scientifique. Les écosystèmes en seraient lourdement perturbés.
Ce développement résidentiel serait-il un usage compatible à la protection?
Pas vraiment!
Il n’a pas été dit comment le développement résidentiel proposé pouvait être conforme aux critères établis par le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal.
Le critère 3.1.3 du PMAD précise que les villes et les MRC doivent définir des usages compatibles à la protection de ces milieux naturels. Des usages récréatifs permettant l’observation des oiseaux, des fleurs ou du ski de fond sont généralement admis comme étant compatibles à la protection des milieux naturels.
Il nous apparait tout à fait improbable qu’un usage de type développement résidentiel qui détruirait ou perturberait lourdement les milieux naturels visés puisse être considéré comme étant compatible à la protection des écosystèmes.
- Sources des données :
- Belvisi 2005. Portrait des pertes de superficies forestières en Montérégie entre 1999 et 2004. Géomont. 28 pages
- Sokpoh.K 2010. Portrait des pertes de superficies forestières en Montérégie entre 2004 et 2009. 38 pages
- GéoMont 2018. Évaluation des pertes et gains de superficies forestières en Montérégie entre 2009 et 2017. Rapport final, 40 pages.
- PIRDT. 2010 Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent. 458 pages
Je suis contre ce projet de destruction de la foret entre chateauguay et lery
Green space here in chateauguay is essential and unreplacable. I’m totally against this project.
We need you to educate us how to fight this destruction of our forest.